Chroniques de Manetheren

HRP : Voilà un rp que j'ai fait il y a quelques temps de cela. Il décrit un événement qui marqua profondément le vie de mon personnage RP. Je joue un personnage quelque peu particulier, mais je n'ai aucun background, aucune histoire car je les fait de temps à autre, mais le plus souvent je les perds ou les égare. Je viens de retrouver celui-ci totalement par hasard, alors je vais l'archiver ici ;)Fin HRP

Depuis quelques jours, la tranquillité était enfin revenue en Manetheren. Les récentes batailles du mois dernier avaient été à la fois sanglantes et meurtrières ; bon nombre de soldats Manetheriens avaient hélas perdu leur vie dans ces combats. Ainsi Manetheren, tout comme ses habitants, devait se remettre de ces difficiles derniers mois. Grâce à la saison automnale, les récoltes avaient été fructueuses, les sacs de blés étaient remplis, les greniers commençaient déjà a être encombrés et les bûcherons n’avaient cessé leur dur labeur qu’à l’arrivée des températures hivernales, redoutablement froides.

Les généraux des armées Manetheriennes avaient effectué le recrutement et le regroupement de nouveaux et frais détachements de soldats qui iraient combattre dès que les cols des montagnes bordant Manetheren seraient désenneigés et praticables.

En effet, il n’y avait pas lieu de se préoccuper de la venue d’ennemis en période hivernale puisque Manetheren était encastrée entre plusieurs montagnes, la seule ouverture possible avec le reste du continent Teliarokien était une vaste forêt. Cette forêt était gigantesque, certains des arbres la peuplant, disait-on, avaient plus de 1000 ans d’âge. Les rumeurs allaient bon train : certains disaient cette forêt hantée par les âmes des ancêtres de Manetheren qui lors des grandes guerres jadis avaient été vaincus par les forces des Ténèbres et condamnées à errer pour l’éternité ; d’autres prétendaient que cette forêt vivait, que les arbres bougeaient, marchaient… ; d’autres encore la considéraient comme le refuge de créatures tant mystérieuses que maléfiques ; enfin d’étranges rumeurs, encore plus saugrenues et inquiétantes affirmaient que le seigneur des Ténèbres lui-même habitait cette forêt, recueillant par maléfices les âmes errantes des personnes qui, par bravoure ou arraogance, avaient osé défier les forces mystérieuses de l’imposante forêt . Mais les rumeurs étaient les rumeurs, et le peuple Manetherien croyait volontiers à tout ce qui sortait de l’ordinaire.

Puisque les cols étaient infranchissables pour une armée en hivers, opération bien trop périlleuse et coûteuse en hommes, puisque la forêt était crainte et redoutée, difficilement praticable pour une armée, les seigneurs, père et fils, savaient pertinemment que Manetheren était à l’abri de ses ennemis en période hivernale. Il fallait donc se préparer : dès que les cols se désenneigeront, devenant ainsi praticables, Manetheren sera à nouveau menacée par ses ennemis. Mais d’ici là, Manetheren sera de nouveau fin prête à repousser les assauts meurtriers de ses ennemis.

Enfin, à l’origine, en amont, un torrent violent qui déferlait les pentes des montagnes, s’échouait en un petit cours d’eau et passait tout près de la modeste demeure de la dynastie Al'thor. Ce ne fut pas par hasard que les habitants de la région la nommèrent la Manetherendelle. C’était le seul point d’eau de la région.

***

Ainsi, rien ne semblait distinguer cette année des autres en Manetheren, et pourtant une sombre tragédie allait à tout jamais marquer l’histoire de Manetheren.

La journée où le drame se déroula était des plus ordinaires et rien ne laisser présager que cette belle journée hivernale se terminerait en unejournée de deuil. Ainsi commença l’histoire de cette triste journée…

Le jeune seigneur, Al’thor deuxième du nom, s’éveilla lorsque les pâles rayons d’un soleil levant vinrent lui chatouiller les yeux. Avec un ronchonnement, le jeune Al’thor, futur héritier de son cher père, le Fier et Vaillant Rand Al’thor, surnommé le dragon, se leva, ouvrit sa fenêtre et respira l’air pur et doux de l’hivers Manetherien. La nuit avait été rude ; son seigneur et père n’avait pas cessé de tousser, d’une toux grave, lugubre, et son fils l’avait veillé une bonne partie de la nuit. De plus l’état de santé de son père le préoccupait de plus en plus, la vieillesse semblant petit à petit prendre possession de ce corps, jadis beau et musclé. Seulement on ne pouvait lutter contre le destin et surtout contre la vie ; son père avait vécu, il n’était pas éternel et un jour viendrait où son père quitterait définitivement le monde des vivants pour aller rejoindre le monde des morts. Le jeune Al’thor espérait que son père ne le quitterait pas trop rapidement ; il ne se sentait pas encore prêt, pour tant de choses telles que la gestion du royaume, l’art de faire la guerre et surtout, surtout il n’était pas prêt à rompre ce lien si fort qui l’unissait à son père depuis sa naissance, principalement dû au fait que sa mère était morte en couche. Son père était tout pour lui, la seule personne qui avait su prendre soin de lui tout au long de son enfance. C’est plongé dans ces funestes pensées qu’il déambula dans les couloirs du château, pour se rendre dans la chambre de son père afin d’aller s’enquérir de son état de santé.

Lorsqu’il entra dans le chambre à coucher de son père, il le trouva endormit paisiblement sur son lit, le sourire sur les lèvres. Son fils s’approcha tout doucement du chevet de son père afin de ne point le réveiller puisqu’il avait tellement besoin de repos après cette nuit difficile. Tout semblait aller pour le mieux, son père dormait. Il s’apprêtait à quitter la pièce aussi furtivement qu’il y était entré quand un détail attira son attention : la poitrine de son vieux père ne se soulevait plus. L’angoisse lui montant à la gorge, il retourna au chevet de son père, mit son oreille sur sa poitrine et constata avec impuissance que son père ne respirait plus : la vieillesse avait eu raison de lui cette nuit.

Dès que le jeune Al’thor réalisa toute l’ampleur de la chose, il poussa un cri lugubre de désespoir qui, raconta-t-on, s'était entendu à des lieux à la ronde. La détresse du jeune Al’thor était immense, les sentiments qui l’habitaient à cet instant présent étaient aussi divers que variés : haine, colère, crainte, peur, souffrance, vengeance…

***

Une semaine s’était écoulée depuis la mort de son père. Son fils, afin d’honorer à jamais la mémoire de son père, avait pris l’initiative de l’enterrer selon ses dernières volontés… Il avait aussi prévenu tous les seigneurs de Teliarok de la mort de son défunt père. Ainsi les plus courageux et téméraires d’entre-eux viendront braver les dangers de la forêt mystérieuse ou ceux des cols enneigés pour rendre un dernier hommage au seigneur Rand Al’thor de Manetheren… et faire leurs condoléances au jeune seigneur Al’thor, légitime et digne héritier du royaume de Manetheren, nouveau régent et général en chef de Manetheren !

Ainsi, en cette fin de l’an 42, une ère s’achève en Manetheren tandis qu’une toute nouvelle commence…

» Chroniques d'Ered Dungortheb